« Agatha Raisin enquête : La quiche fatale » M.C. Beaton

Éditions Albin Michel
Parution le 01/06/2016
320 pages

A l’occasion de la préparation d’un club Mordus de polars spécial « romans policiers et gastronomie », je me suis lancée dans ma première lecture d’un cosy mystery. J’ai choisi « Agatha Raisin » et quel joli choix.
J’ai ainsi fait connaissance avec cette Miss Marple très contemporaine.

Agatha Raisin travaillait à Londres dans un cabinet de relations publiques et décida de prendre sa retraite anticipée. Elle quitte la capitale pour rejoindre le petit village de Carsely où elle s’installe dans un joli cottage.
Mais ce petit village, voyant arriver cette nouvelle habitante, se donne à coeur joie pour en faire le centre de toutes les conversations.
Pour tenter de s’intégrer, Agatha décide de participer au concours de la meilleure quiche. Étant une piètre cuisinière grande amatrice du micro-ondes, elle ruse et décide d’acheter sa quiche dans une quicherie réputée. Ni vue ni connue, se dit elle. Le concours se déroule et, sans grande surprise, la gagnante désignée en est une habituée. Après leur dégustation, quelques parts restent et sont emmenées par l’arbitre pour s’en délecter tranquillement. Bien ou mal lui en prit, sitôt la quiche avalée que le malheureux s’en voit achevé. Raide mort. Et bien entendu, qui mieux que la nouvelle arrivée serait toute désignée. Agatha est alors accusée d’empoisonnement mortel. Sa quiche et sa pseudo cuisinière-meurtrière  deviennent alors l’objet de toutes les convoitises… Tentant de se défendre, Agatha se lance alors dans la quête de sa vérité. Mais dévoilant la supercherie, elle sera aussi doublée d’une menteuse… Elle va donc mener ses investigations personnelles comme une enquêtrice amatrice, ce qui n’est pas pour plaire à la police… Elle est très futée et nous réserve bien des surprises !

Je me suis régalée, non pas avec cette quiche fatale au centre de cette intrigue mais avec cette très chouette histoire. Une ambiance So British, où le thé et les petits sandwichs coulent à flots. Un village que j’aimerais visiter. Des habitants curieux et parfois bien mystérieux. Et bien entendu, la fameuse Agatha Raisin, drôle, touchante et très perspicace. Vivement le prochain ! Voilà un nouveau style littéraire que j’ajoute à ma liste de prédilection !

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« Toucher le noir » – Collectif d’auteurs et autrices

Éditions Harper Collins Poche
Parution le 30/03/2022
293 pages

Préparez-vous à plonger dans cette suite de nouvelles, toutes plus noires et angoissantes les unes que les autres. 11 écrivains et écrivaines nous livrent dans cet excellent recueil des histoires à couper le souffle, que j’ai résumé (mode revisité) ainsi :

  • L’envers du décor d’un expert voyant qui, au simple toucher d’une arme, devine le mal qu’elle fera,
  • Une fin de soirée… pas comme les autres,
  • Une apparition déchaînant bon nombre de convoitises,
  • Une artiste victime de son talent… sur support très spécial,
  • Une croisière… qui ne s’amuse pas,
  • Une panne d’ascenseur qui réserve bien des surprises,
  • Qu’ils tiennent bien leurs têtes car elles risquent de tomber,
  • Une ombre peut en cacher une autre,
  • L’art et la manière de manipuler autrui,
  • Le poids de la différence pour une fille mère,
  • L’endroit du décor de la 1ère nouvelle de cette liste.

Après Ecouter et Regarder, voici Toucher le noir, le 3ème opus de cette série qui explore tous les sens du côté obscur, non de la force, mais de la terreur.
Voilà un super défi relevé par ces artistes de la plume à l’encre de Chine.
Frissons garantis, à lire en journée pour éviter les nuits blanches.

« La clé de l’énigme – L’affaire Farid Ouzzane » de Jean-Marc Bloch et Rémi Champseix

Éditions Pocket
Parution le 24/10/2019
140 pages

En plein mois de juillet 2011, deux plaisanciers se promènent à bord de leur bateau. Quand tout à coup, ils aperçoivent quelque chose au loin, flottant à fleur d’eau. Ils s’approchent et découvrent une valise. Leur imagination commence à leur jouer des tours. Ils pensent à tout : serait-ce un trésor ? Les idées fusent mais bien loin de ce qu’elle cache… Après quelques difficultés pour la saisir, ils finissent par la hisser à bord. Ils l’ouvrent et là, son contenu les choque : un cadavre aux membres ligotés.
Rien sur lui ne permet de l’identifier. A part, un seul objet : une clé. Elle constitue l’indice principal et grâce auquel les inspecteurs, au fil de leur enquête, finiront par poser un nom sur cet inconnu de la valise flottante. Et c’est ainsi que démarre sur les chapeaux de roues l’affaire Farid Ouzzane….
Nous voilà propulsés dans un milieu sombre, dans les méandres des taupes, dans l’univers caché de ceux qu’on pourrait suspecter si facilement… Et pourtant…
Dans sa dédicace, l’auteur « espère que j’apprecierai ce mélange de fiction et de réalité ». Et bien oui, je le confirme. Une lecture haletante, un rythme soutenu, petit mais très costaud. C’est du lourd, terriblement bien. Quel plaisir. Un très bon polar à dévorer… sans respirer !

« Je reviendrai à Manadieu » de Pascale Blazy

Éditions Créer
Parution le 30/07/2021
207 pages

Masse critique Babélio

Tout commence par la découverte d’un cadavre dans son salon. Il n’est autre que celui de Ludovic, un homme tenu coupable de violences conjugales. Qui d’autre que son ex-épouse et victime, Élise, pourrait faire la meilleure cible de ce crime ?
L’enquête policière démarre pour retrouver cet assassin. Et aux côtés de la police, vient se greffer la bibliothécaire de Manadieu : Clarisse. Elle en est intimement convaincue, Élise ne peut pas être à l’origine de cet acte. En est-elle sûre à 100 % ?
Alors Clarisse décide de se mêler de cette histoire et de mener ses petites investigations de son côté. Etant assez proche de l’adjudant chef, ce n’est pas la première fois qu’elle oeuvre ainsi. Et, comme vous pourrez le constater, elle n’a pas les deux pieds dans le même sabot…
A Manadieu, tout le monde en parle, les bruits courent, ça piaille dans tous les coins. Parce qu’un meurtre, là, vient chambouler les petites habitudes de tous.
Voilà un polar très sympa, dépourvu de sang, au côté un peu cosy avec ce club de tricoteuses et cette bibliothèque, lieu de passages et bavardages, où j’ai passé un peu de temps grâce à cette lecture, pour mon plus grand plaisir.
Ce livre m’a fait penser à la célèbre série Arabesque et son acolyte Jessica Fletcher. Elle, était écrivaine et s’improvisait aussi enquêtrice amatrice, tout comme Clarisse notre bibliothécaire hors pair, à la différence de l’âge près.
Je m’y suis sentie très bien, une belle découverte, voilà une autrice que je ne connaissais pas et que je prendrai plaisir à lire à nouveau dans un nouvel opus.
Merci à Babélio et aux Editions Créer pour ce cadeau.

« Le lapin bleu de petit Paul » de Martine Papiernik

Editions Terre d’auteurs
Parution le 23/12/2013
170 pages
Note : 10/10

Odette Violet travaillait au sein d’un laboratoire de recherche. Jusqu’au jour où des agissements particuliers lui sont reprochés. C’est ainsi qu’elle est non chaleureusement remerciée et doit quitter son poste. Son travail étant toute sa vie, Odette a très vite trouvé une autre occupation.
Du haut de son belvédère, elle guette les va-et-vient de ses anciens collègues. Elle consigne tout dans ses cahiers. Tapie dans l’ombre, elle en connaît un rayon sur chacun d’eux, qui ne se doutent de rien. Ni même qu’elle rôde encore dans le coin.
Mais parmi eux, elle fait une fixette sur Irène. En mode focus sur elle, elle se lance alors dans une filature incognito. Elle connaît ses horaires, ses lieux de prédilection, ses habitudes. Et puis un jour un drame survient et tout bascule. Une enquête est ouverte pour une double disparition.
Les plus gros doutes et soupçons font très vite leur apparition… Tous les regards se tournent… Et bien des personnalités sont alors révélées et leurs travers passés au peigne fin. La quête de la vérité est lancée et le voile sera-t-il levé ?
Très chère Martine,
Décidément je suis toujours et de plus en plus charmée par votre talent. Cette histoire est trépidante et vous avez l’art et la manière d’en faire cette petite pépite. Votre polar est juste génial. Votre plume est envoûtante. J’y étais moi aussi. Je m’y suis vue. A leurs côtés. Et tout là-haut dans cette petite pièce, j’ai pris un petit tabouret et j’ai tenu compagnie à l’intrigante et très solitaire Odette ! Elle m’en a raconté de belles 😉. C’était top et bien entendu, c’est un gros coup de coeur ! Merci Juliette pour ce cadeau, un plaisir immense.

« Les femmes qui craignaient les hommes » de Jessica Moor

Éditions Pocket (14/04/22) /Belfond (06/05/21)
415 pages
Note : 9/10

Sélection Prix des nouvelles voix du polar Pocket 2022

Tout commence par la découverte d’un corps au pied d’un pont. Celui de Katie. Cette jeune femme travaillait dans un refuge pour femmes victimes de violences conjugales.
De fil en aiguille, nous faisons connaissance avec chaque habitante de cet endroit. Leurs histoires, leurs passés, leurs blessures et leurs souffrances.
Ce thriller se déroule à travers une déambulation dans le temps : entre avant (où on apprend comment Katie a rencontré et vécu avec Jamie) et maintenant (au moment de l’enquête pour tenter de découvrir la vérité). Elle est menée par deux inspecteurs Withworth et Brooks, policiers sans gêne et ayant peu de compassion pour ces êtres meurtries.
A eux deux, les indices seront dévoilés et les recherches ne seront pas si simples à mener, surtout avec la directrice de l’établissement, Valerie Redwood, qui ne cessera de leur mettre des bâtons dans les roues. Pour protéger ces femmes des hommes. De tous les hommes.
Mais s’agit-il d’un suicide ou d’un meurtre ? Quelle serait la véritable piste ?
C’est en découvrant son histoire qu’on comprend que Katie n’allait pas bien. J’ai  assisté impuissante à sa descente progressive, aux côtés de cet homme nocif. Son emprise s’intensifie jour après jour, l’étouffe et l’isole peu à peu de son entourage. La lucidité lui fera-t-elle ouvrir les yeux ? Agira-t-elle au bon moment, avant qu’il ne soit trop tard ? Qu’est-il donc arrivé à Katie ?
Voici donc un page turner très efficace et addictif, dont l’intrigue et son déroulement nous laissent peu de répit. Ma curiosité débordante a eu raison de moi en accélérant encore davantage ma vitesse de lecture à mi parcours. J’ai apprécié tant le fond comme la forme. J’aime beaucoup ce type de rythme, cette construction qui s’articule autour du présent et du passé. Et cette fin, totalement inattendue, surprenante et dont je n’ai pas réussi à me douter. Pari réussi pour un super moment de lecture.
Merci à l’équipe Pocket et vivement la remise des prix des nouvelles voix du polar 2022.

« La part du démon » de Mathieu Lecerf

Editions Pocket / Robert Laffont
Parution le 24/03/2022
454 pages
Note : 10/10

Sélection Prix des nouvelles voix du polar 2022

Très cher Mathieu,
Quelle audace de vous lancer dans un polar en quête de l’assassin d’une religieuse, dans des circonstances bien entendu fort douteuses. Vous avez osé et dieu que cette lecture fut top.
Vous avez donné la parole à vos  protagonistes en 3 épisodes : Le lieutenant Esperanza, le capitaine Manny et le journaliste Cris.
Je les ai aimé tous les trois. Ils ont su me conquérir chacun à leur manière, avec leurs caractères, leurs blessures, leurs doutes et leurs forces. Quel régal de les avoir rencontrés.
Et puis, au fil de vos mots, j’ai poussé la porte de cet orphelinat. A l’ambiance glauque. J’ai bien senti que la foi n’était pas la seule maîtresse des lieux et que bien des choses s’y passent, s’y cachent et finiront par s’y révéler. J’en frissonne encore… Dès que j’apercevais l’arrivée imminente d’un de vos chapitres « en italique », je murmurais pour moi-même « oh non »… Ça vous intrigue hein, vous qui découvrez cette chronique ! Lisez cet ovni et vous comprendrez.
Bien entendu, à plusieurs reprises, j’ai cru comprendre qui était derrière cette machination diabolique mais, non, car Mathieu a aussi ce fou talent de jouer, avec nous et avec nos nerfs !
Tous les ingrédients sont réunis et savamment dosés : des personnages réalistes, un suspense implacable, sans oublier le rythme soutenu.
Lors de notre rencontre pendant l’apéro polars Pocket du 15 mars 2022, vous avez dit qu’une intrigue, plus elle est tordue plus elle marche. Pari réussi cher Mathieu !
Après ces quelques modestes lignes, je décerne ici même un gros coup de coeur à votre chef d’oeuvre… vivement que la suite soit entre mes mains.
Un grand merci à vous Mathieu et aux Editions Pocket pour ce terrifiant moment littéraire « in the dark side ».

« L’empathie » de Antoine Renand

Éditions Pocket / Robert Laffont
Parution le 13/02/2020
496 pages

Très cher et talentueux Antoine Renand,
J’ai eu l’immense plaisir de pouvoir enfin lire votre premier chef d’oeuvre. Dans votre dédicace (encore merci), vous avez espéré que j’éprouve de l’empathie pour La Poire, Marion et les autres. Mais tout tourne autour de l’empathie : celle qui a tant fait défaut à tous ces personnages brisés par leurs passés, celle que certains d’entre eux éprouvent pour les victimes d’Alpha, et sans oublier la nôtre… C’est là qu’est votre tour de force. De nous faire ressentir ce sentiment qu’on pourrait imaginer impensable au vu du contexte horrible dans lequel vous nous plongez.
Celui de cet homme capable de rentrer chez les gens. De se prendre en photo en selfie chez eux avec leur propre portable. De grimper au plus haut des immeubles. De terroriser ces femmes et leurs compagnons en leur faisant subir les pires sévices. En plus d’escalader, il s’enfuit vite. Avec toujours ce sombre et terrifiant but de faire du mal… Violer et torturer ! Mais tout a une explication. Inexcusable certes… Mais…
Cette course folle, après ce meurtrier fou, nous tient en haleine. A bout de souffle !
Et puis il y a : La Poire en charge de l’enquête que la vie n’a pas du tout épargné non plus, Marion sa coéquipière, sa mère célèbre avocate avec qui les relations mère fils sont très difficiles…
N’est ce pas Antoine, je ne peux pas en raconter trop ? Ce serait si dommage de gâcher un tel plaisir de lecture et sa découverte.
Vous savez, j’ai tout aimé dans votre histoire : l’intensité de son suspens, la peur et les frissons qu’il provoque, l’analyse psychologique des protagonistes. Le tout divinement orchestré par votre plume ciselée, aiguisée, à scotcher la lectrice curieuse que je suis, qui n’a pu lâcher votre livre. Au point de ne plus s’énerver lorsque le RER reste bloqué.
Mais c’est ça le talent, nous enivrer, nous hanter, nous piéger… Et à chaque fois, je me demande comment vous faites pour aller chercher tout ça…
Alors très cher Antoine, bravo, un immense merci et pour répondre à votre dédicace, oui, l’empathie était bien là ! Pari gagné.
Amis lecteurs et lectrices, foncez sur ce grand coup de coeur, vous m’en direz des nouvelles !

« Le pensionnat des innocentes » de Angela Marsons

Éditions Pocket / Belfond
Parution le 12/11/2020
453 pages

Sélection Prix des nouvelles voix du polar Pocket 2021

Comment une vieille alliance va se révéler meurtrière ?

Lorsque ses mains se posent sur elle, une fraction de seconde suffit pour qu’elle reconnaisse ce regard. Teresa Wayatt n’est que le début d’une série de cadavres dont les découvertes vont s’enchaîner.
« Sans pouvoir s’expliquer pourquoi, Teresa Wyatt avait l’impression que cette nuit serait sa dernière. »

Cette enquête a été confiée aux deux inspecteurs Kim et Bryant. Leur complicité et équilibre font de ce duo une équipe hors norme. A eux deux la quête de la vérité est leur priorité, quitte à remuer le passé. Et c’est peu de le dire.
« Ses compétences relationnelles laissaient peut-être à désirer, mais parfois la loi des probabilités faisait qu’elle se comportait comme il convenait envers les autres. »

Leurs investigations les mèneront sur le chemin d’un ancien pensionnat de Crestwood, au sein duquel plusieurs jeunes filles ont vécu. De cet établissement ne reste que des ruines… mais en s’y penchant d’un peu plus près, il y cache bien d’autres choses. De fil en aiguille, et grâce aux fouilles entreprises, d’autres corps seront découverts. Et un vieux mystère…
Cette enquête sera la clé d’un secret bien gardé mais dont la révélation et la crainte de le dévoiler seront sans pardon.
Les inspecteurs forment une superbe équipe. Kim Stone m’a beaucoup touchée. J’ai aimé son caractère, sa franchise, sa droiture, sa perspicacité. Elle est le personnage par excellence, cabossé par un passé familial d’une dureté effroyable. Et sous sa carapace redoutable se cache une femme sensible.
Ce fut une lecture extraordinaire, ce livre se dévore à un rythme fou et insoutenable. La combinaison du passé au présent est divinement orchestrée, sans rupture temporelle.
Angela Marsons, thank you so much. I love your story, just amazing book and I’d like to read you again with the so marvelous Kim Stone.

Un grand merci à toute l’équipe Pocket pour ce coup de coeur frissonnant.

« Une famille presque normale » de M.T. Edvardsson

Éditions Pocket / Sonatine
Parution le 01/10/2019
624 pages

Sélection Prix des Lectrices Elle 2020
Prix des nouvelles voix du polar 2021

Une famille presque normale, c’est quoi au juste ? Une mère avocate, un père pasteur et une adolescente dans sa phase rebelle ? Ça pourrait l’être… Mais il va suffire d’un évènement pour que tout bascule et que cette normalité soit remise en question.

Stella est une fille vive, sur le chemin transitoire entre l’enfance et l’adulte. Elle s’affirme mais toujours dans les limites. En compagnie d’Amina, meilleures amies depuis leur tendre enfance, elles partagent le plus clair de leur temps ensemble.
Et c’est lors de l’une de leurs sorties d’un soir, dans un café où elles sont devenues des habituées, qu’elles font la connaissance de Christopher Olsen. Un homme séduisant et fortuné, les filles ne resteront pas insensibles  à son charme. De fil en aiguille, Stella entamera une relation avec celui qu’elle appellera Chris.

Alors lorsque le corps sans vie de Chris est découvert, tout laisse penser que Stella est la coupable idéale. Elle est arrêtée. L’enquête est lancée et la machine judiciaire se met en marche.
« Voilà quelques mois, nous étions encore une famille tout à fait normale. Aujourd’hui nous voici prisonniers sous le feu implacable des projecteurs. »

A travers les voix du père, de Stella et de la mère, ces trois grandes parties de ce thriller nous permettent de découvrir qui ils sont réellement. Ce père pasteur, inspirant la confiance, est-il vraiment si fiable ? A travers le récit de Stella, on découvre sa vie en milieu carcéral, ce qu’elle a vécu par le passé. On comprend mieux l’évolution de sa relation avec Chris. Et puis, au tour de la mère, celle qui veut rattraper ses erreurs, ses manquements, jouer enfin ce rôle de mère protectrice… Mais à quelles conditions ? Jusqu’où peut-on aller pour protéger ses enfants ?
« Les gens sont prêts à mettre de côté toute éthique et toute morale pour défendre leur famille. Les principes gravés dans le marbre sont pulvérisés sans peine quand il s’agit de protéger son enfant. »

Au bémol près de quelques petites failles (dans l’écriture ou la traduction), ce fut un agréable moment de lecture. L’intrigue est bien ficelée, en laissant place aux doutes du lecteur qui pense avoir trouvé le coupable.
J’ai aussi apprécié le lien que Nounours a construit avec Stella en prison, via son initiation à la lecture. Cela m’a fait penser au concept « Lire pour en sortir » qui permet les diminutions de peines légères grâce aux fiches de lecture des détenus. La réinsertion par la culture.
« Grâce au livre, un tout autre monde s’ouvre à ma conscience, où je me précipite la tête la première. Je voudrais ne jamais en ressortir, ne jamais revenir dans cette maudite cellule de merde. Je ne sens même plus l’odeur quand je lis. »