« Fils de… » pièce de théâtre de Thomas Blanchet-Buis

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Lecture de manuscrit

Très chers éditeurs et lecteurs,
Cette pièce de théâtre est absolument hors du commun, voyez donc ses personnages. Mais pas seulement. Au-delà des acteurs, tous fils ou filles d’une célébrité, les voilà convoqués à un casting dans un entrepôt. Ils arrivent les uns après les autres. L’attente devient longue, l’impatience se fait sentir et les caractères se révèlent.
Dans cette ambiance tendue entre en scène le très fameux François Pignon, qui leur réserve un accueil bien particulier. Depuis tout ce temps où son nom est utilisé en guise de personnage atypique, il a décidé de se venger. Pour atteindre son objectif, chacun doit défiler devant une caméra, se dévoiler pour tenter de sauver sa peau…
Moi je dis Oui, c’est une pièce de théâtre incroyable, et il faut l’avouer, osée !
Cher Thomas, tu as su jouer avec eux, de ta plume très talentueuse. Tu as mis en scène ceux qui, finalement, seront toujours un peu dans l’ombre de leurs parents… J’ai été conquise par ton oeuvre et j’invite vivement les éditeurs, metteurs en scène et lecteurs à faire ta connaissance. Ce fut un excellent moment de découverte, que je rêve de voir en live à l’ouverture d’un rideau rouge velours !!

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« Sandre – Valse lente » de Solenn Denis

Éditions Lansman

« Sandre » est une courte pièce sous titrée « Monologue pour un homme »… Un cri d’amour, un vœu de désamour d’une femme à son mari… comme une quête de vérité.

« Valse lente », ils se sont aimés le temps d’une nuit, ils s’embrassent, s’enlacent et pourtant…

2 courtes pièces un peu déstabilisantes par moment mais très agréables à lire… Comme « un coup d’amour, un coup de je t’aime »…

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« Les gens heureux lisent et boivent du café » de Agnès Martin-Lugand

 » Ils étaient partis en chahutant dans l’escalier. […] J’avais appris qu’ils faisaient encore les pitres dans la voiture, au moment où le camion les avait percutés. Je m’étais dit qu’ils étaient morts en riant. Je m’étais dit que j’aurais voulu être avec eux. « 

Diane perd brusquement son mari et sa fille dans un accident de voiture. Dès lors, tout se fige en elle, à l’exception de son coeur, qui continue de battre. Obstinément. Douloureusement. Inutilement. Égarée dans les limbes du souvenir, elle ne retrouve plus le chemin de l’existence. C’est peut-être en foulant la terre d’Irlande, où elle s’exile, qu’elle apercevra la lumière au bout du tunnel.

L’histoire de Diane nous fait passer par toutes les émotions. Impossible de rester insensible au parcours tantôt dramatique tantôt drôle de cette jeune femme à qui la vie a tout donné puis tout repris, et qui n’a pas d’autre choix que de faire avec.

Et bien oui, j’ai bien aimé, même si juste après avoir lu « une vie » de Maupassant, le gouffre littéraire est incroyablement profond, j’ai apprécié cette courte histoire, celle de cette femme dans le déni de ce deuil épouvantablement douloureux, son exil pour tenter de trouver une solution à sa survie, cette rencontre improbable avec cet homme qui lui redonne confiance et la force d’exister… OK l’histoire est un peu légère et peut-être même préfabriquée mais elle n’en reste pas moins agréable à lire…

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« Le mouchoir » de Jacques Descorde

Un jour, son Papa est parti. Il l’a laissée, toutes seules, elle et sa mère. Mais avant de les quitter, il lui a offert ce mouchoir, blanc, brodé. La fillette le garde précieusement, toujours avec elle. Mais un beau jour, le vent en décide autrement et l’emporte, sur ses ailes invisibles. La petite fille se lance alors à sa poursuite, avec sa maman… car peut-être que l’envolée de son mouchoir les mènera jusqu’à son Papa…

Jolie petite pièce de théâtre de Jacques Descorde, qui nous livre ici la mini aventure d’une mère et sa fille, en quête de l’être disparu… Il met en scène cette complicité, cette confiance, ce lien maternel qui les entoure et les unit dans leur abandon… sous couvert de cette image, poétique, d’un mouchoir blanc qui s’envole dans le ciel…

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« Conviction intime » de Remi De Vos

Courte pièce de théâtre mettant en scène un homme qui vient d’être licencié ; plutôt qu’avouer à sa femme la perte de son emploi, il préfère lui faire croire qu’il a été augmenté. Il part donc chaque matin, dit-il au travail, mais en réalité, il erre dans les rues, cherchant à comprendre pourquoi cela lui arrive-t-il… Et pendant ce temps, sa femme « fait déjà des plans sur la comète » quant à sa future vie plus aisée… et ne cesse d’échanger avec sa voisine qui scrute chaque matin le départ de son voisin.
Pièce courte, le personnage le plus attachant reste le mari, démuni, pris au piège dans le tourbillon de son mensonge…

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« Poucet pour les grands » de Gilles Granouillet

Le joli conte du Petit Poucet. Les ogres et filles ogresses, les petits frères perdus dans les bois, une maison, d’ogres, qui les accueille… Nous avons ici une belle adaptation théâtrale de cette célèbre histoire, somme toute assez cruelle. Et puis c’est aussi une histoire d’amour, entre le petit Poucet et une des sœurs ogresses, celle qui préfère dévorer les livres plutôt que la viande ! Elle la connaît, cette histoire, a déjà lu ce livre où le petit Poucet et ses frères frappent à sa porte… Elle la récite, comme une lecture, tout se déroule comme il est écrit… jusqu’à la fin… Mais peut être pas, grâce au pouvoir de changer les choses… « Le Pouvoir du vouloir »…
Pièce courte, joliment racontée comme le conte qu’elle est, pour les grands qui ont gardé leur âme d’enfant.

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« Noces de sable » de Didier Van Cauwelaert

Elle, Sylvie. Romancière en panne d’inspiration, qui en a perdu sa source. Lui, Bruno. Jardinier au chômage. Tous 2 au bord du suicide… L’hésitation les freine et neutralise leur passage à l’acte. L’hésitation ? Ou pile ou face ? Sylvie perd donc son pari contre la pièce qui lui dicte de se battre ; elle décide alors de passer une annonce, à la recherche d’un jardinier pour un jardin qu’elle n’a pas. Bruno y répond. Ils se rencontrent et elle l’emmène dans cette maison normande, au jardin de sable. Mais Bruno ignore les réels motifs du recrutement de Sylvie, son stratagème… Il va devenir sa muse à ses dépends, sa motivation pour la rédaction de son livre. C’est dans ce huis-clos qu’ils apprennent à se connaître, s’apprivoisent, se toisent et se défient… pour enfin se lier. C’est alors qu’il découvre le réel sens de sa présence ici, dans cette demeure, aux côtés de cette femme, postée devant sa table pliante d’écrivain (e). Il devient son personnage, il devient son histoire, elle brode son livre autour de lui. Il est flatté… Cette maison renferme beaucoup du passé de Sylvie. Son enfance, ses parents… Son livre prend forme, leur relation évolue, se tisse petit à petit… jusqu’à cette fin explosive.

Jolie pièce de théâtre dans laquelle Didier Van Cauwelaert met en scène ces 2 êtres, âmes soeurs, dont les vies se rejoignent sur bon nombre d’aspects. Drôles et touchants à la fois, leur désarroi mais aussi l’humour dont ils font preuve nous accrochent dès les 1ères lignes.

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