« Les femmes qui craignaient les hommes » de Jessica Moor

Éditions Pocket (14/04/22) /Belfond (06/05/21)
415 pages
Note : 9/10

Sélection Prix des nouvelles voix du polar Pocket 2022

Tout commence par la découverte d’un corps au pied d’un pont. Celui de Katie. Cette jeune femme travaillait dans un refuge pour femmes victimes de violences conjugales.
De fil en aiguille, nous faisons connaissance avec chaque habitante de cet endroit. Leurs histoires, leurs passés, leurs blessures et leurs souffrances.
Ce thriller se déroule à travers une déambulation dans le temps : entre avant (où on apprend comment Katie a rencontré et vécu avec Jamie) et maintenant (au moment de l’enquête pour tenter de découvrir la vérité). Elle est menée par deux inspecteurs Withworth et Brooks, policiers sans gêne et ayant peu de compassion pour ces êtres meurtries.
A eux deux, les indices seront dévoilés et les recherches ne seront pas si simples à mener, surtout avec la directrice de l’établissement, Valerie Redwood, qui ne cessera de leur mettre des bâtons dans les roues. Pour protéger ces femmes des hommes. De tous les hommes.
Mais s’agit-il d’un suicide ou d’un meurtre ? Quelle serait la véritable piste ?
C’est en découvrant son histoire qu’on comprend que Katie n’allait pas bien. J’ai  assisté impuissante à sa descente progressive, aux côtés de cet homme nocif. Son emprise s’intensifie jour après jour, l’étouffe et l’isole peu à peu de son entourage. La lucidité lui fera-t-elle ouvrir les yeux ? Agira-t-elle au bon moment, avant qu’il ne soit trop tard ? Qu’est-il donc arrivé à Katie ?
Voici donc un page turner très efficace et addictif, dont l’intrigue et son déroulement nous laissent peu de répit. Ma curiosité débordante a eu raison de moi en accélérant encore davantage ma vitesse de lecture à mi parcours. J’ai apprécié tant le fond comme la forme. J’aime beaucoup ce type de rythme, cette construction qui s’articule autour du présent et du passé. Et cette fin, totalement inattendue, surprenante et dont je n’ai pas réussi à me douter. Pari réussi pour un super moment de lecture.
Merci à l’équipe Pocket et vivement la remise des prix des nouvelles voix du polar 2022.

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« Verity » de Colleen Hoover

Éditions Hugo Et Cie Poche Suspense
Parution le 10/11/2021
356 pages
Note : 8/10

Parfois il suffit d’un rien pour qu’une vie bascule, voir même que plusieurs vies basculent.
Lorsque Lowen, romancière à peu de succès, est sortie de chez elle ce jour-là, après une période d’isolement, elle n’aurait pu imaginer que cette journée serait un véritable tournant.
Bien malgré elle, elle assiste à un accident de voiture emportant sur son passage une personne. Très proche géographiquement de la victime, elle s’en retrouve éclaboussée de son sang et choquée par la scène. Devant cet état, un inconnu s’approche d’elle. La voyant perdue, il l’emmène dans un café pour qu’elle puisse se changer afin d’être plus ou moins présentable pour son rendez-vous. Ils finissent par se quitter en se souhaitant bonne continuation.
Lowen se rend donc à son rendez-vous chez un éditeur où son agent (et ex amant) l’y attend. En y arrivant, elle retrouve l’inconnu du café. Surprise. Il s’appelle Jeremy, marié à une romancière très célèbre, et souhaite recruter une ghostwriter qui finalisera la série de livres débutée par sa femme, frappée par l’incapacité d’écrire depuis un accident tragique.
L’occasion est magnifique, un contrat surprenant mais très intéressant financièrement, surtout pour Lowen aux finances au plus bas. Elle tergiverse, pas sûre d’être capable ni de vouloir honorer cette proposition. Mais elle finit par accepter.
Elle part s’installer quelques jours chez les Crawford pour récupérer des informations qui seront la matière grise de son travail. En pénétrant dans cette maison et famille, elle sera l’objet d’étranges découvertes. A la recherche de données pour mieux s’approprier l’écriture de Verity, Lowen se lance alors dans ses recherches et trouve un manuscrit : elle en est sûre, il s’agit de l’autobiographie de Verity. Une occasion inespérée pour apprendre à connaître celle au nom de qui elle va écrire.
Et c’est ainsi qu’elle va découvrir qui est cette femme. Ses obsessions. Sa vie. Ses drames… Et bien plus encore…
De fil en aiguille, Jeremy et Lowen vont se rapprocher. Comment résister ? La détresse de  Jeremy la touche, ce qu’il vit, mais aussi son petit garçon Crew auquel elle s’attache. Mais Lowen n’a pas sa place, comme un intrus, qui devient vite une menace pour Verity… La pression monte, crescendo, au rythme des suspicions de part et d’autre…
Ce fut pour ma part une belle découverte, une lecture intense, à la plume incisive. J’ai beaucoup apprécié la thématique portant sur deux autrices, la façon avec laquelle Colleen Hoover a orchestré leur histoire. Au bémol près, les scènes des ébats intimes des protagonistes sont trop détaillées, trop nombreuses et à mon goût inutilement répétitives. Sentiment également partagé par Lowen… Mais c’est aussi ce qui forge les personnages… A vous d’en juger !  Il n’en reste pas moins que je l’ai dévoré, comme un page turner très efficace.

Je remercie les Éditions Hugo Et Cie pour ce cadeau littéraire.

« La chair de sa chair » de Claire Favan

Éditions Harper Collins Noir
Parution le 03/03/2021
353 pages

Attention ! Warning !
Machiavélisme diabolique à la clé !!
Poussez cette lourde porte et pénétrez dans l’antre de cette famille. Celle de cette femme, mère, et ses enfants, que la vie n’a pas épargné.
L’histoire de Moïra se passe aux États-Unis. Elle est confrontée à la violence conjugale de son premier mari. Lors d’une de ces scènes, son fils Peter décide un jour de mettre un coup de couteau à son père pour protéger sa mère. Le père se remet de ses blessures, et part en prison, purger sa peine. Moïra refait sa vie quelques temps plus tard et de cette nouvelle union naît un garçon Nigel et la petite Wendy, qui sera diagnostiquée atteinte de la mucoviscidose.
Mais un drame frappe encore une fois : ce deuxième compagnon se suicide, dans des circonstances très mystérieuses.
Moïra se retrouve donc seule avec ses trois enfants. Elle doit tout gérer, a des dépenses conséquentes pour pouvoir soigner sa petite fille. Elle cumule plusieurs emplois pour faire face et est donc très souvent absente en laissant ses enfants sous le contrôle de son fils aîné Peter. Les voisins signalent ses agissements aux services sociaux, qui s’en mêlent, non pas pour l’aider mais plutôt pour l’enfoncer encore un peu plus dans cette situation critique.
« Son existence a été éprouvante et misérable la plupart du temps, une lutte incessante pour maintenir la tête hors de l’eau, mais comme elle n’a connu que ça, elle s’est toujours adaptée. Et elle le fera encore une fois. »

Un soir, submergée par la fatigue, Moïra craque et se confie à son fils cadet, Nigel, en lui faisant comprendre que la petite Wendy est un poids et une gêne pour tous, qu’elle représente un danger. Celui que ses enfants lui soient retirés et placés. Sans oublier les contraintes financières qui risquent de les plonger dans la pauvreté.
Nigel décide alors d’abréger les souffrances de sa soeur et pense ainsi sauver toute la famille par un acte tragique. Un psycho traumatisme aura raison de lui. Il est alors interné, enfermé dans son mutisme… Il sera suivi par un médecin, qui lui tendra la main et bien plus encore… Bruce, un personnage clé qui déverrouillera le passage des mystères…
« Cependant, tu ne peux me cacher que tu souffres d’avoir perdu Nigel. Or, ton enfant, la chair de ta chair… Tu imagines l’épreuve qu’il traverse ? »
Je ne peux en dire plus. Ouvrez le. Lisez le. Préparez vous au choc.

Très chère Claire,
C’est avec un boum boum au coeur que j’ai tourné la dernière page de « La chair de sa chair ».
Un thriller poignant, divinement orchestré, qui va droit au but. Dès les premières pages tout est posé : l’ambiance, les personnages, les caractères, leurs forces et faiblesses… Et pourtant il en reste tant à découvrir et c’est peu de le dire.
Ce livre est encore une fois d’une grande efficacité. Votre griffe. Votre plume. Votre talent. Aucune place pour les fioritures ni les détails inutiles. Tout est nécessaire et a son importance.
Je l’ai dévoré, à en perdre le souffle ! Après « Inexorable » qui m’a laissée sans voix, « La chair de sa chair » le rejoint parmi mes gros coups de cœur littéraires !

Retrouvez ici les mots de l’autrice : Rencontre Claire Favan – Médiathèque Boris Vian – 19/03/2022

« Les voisins » de Fiona Cummins

Éditions Slatkine et Cie
Parution le 15/04/2021
510 pages

J’ai déambulé dans l’Avenue où vivent tous ces habitants, aux plus ou moins doux mystérieux secrets.
Je les ai tous rencontrés chapitre après chapitre : un postier curieux, un vendeur de jouets bizarre, le voisin de droite intrigant, la voisine de gauche louche, et ces nouveaux arrivants dont on ne sait rien de leur passé.
Derrière les fenêtres de ces maisons vivent des gens comme les autres. Mais est ce vraiment le cas ?
« … derrière les pelouses tondues, les voitures propres et le linge qui séchait dehors. Dans la banalité de la vie quotidienne. »

Si les murs avaient des bouches et des oreilles, les enquêteurs en auraient vite su plus.
Les Lockwood viennent d’emménager au n°25. A peine arrivés, les voilà surpris par un évènement qui ne fut pas le premier : un nouveau meurtre vient de se produire. Un tueur en série sévit dans les environs.
Des femmes, un inspecteur de police, des enfants… ces morts hantent ce quartier paisible aux allures parfaites.

« Chaussures ôtées. Cheveux brossés. Yeux retirés de leurs orbites à l’aide d’un scalpel et remplacés par des répliques en verre miniatures. »
Tel est son mode opératoire. Mais quels sont ses motifs pour agir ainsi ?
« Pourquoi peindre les visages des victimes ? Arracher les yeux ? Pourquoi cacher les corps dans les bois ? »

En passant chacune de leur porte, j’ai été le témoin de leurs vies. Observatrice.
En sortant de leurs demeures, à chaque fois, j’étais persuadée d’avoir démasqué le coupable.
Jusqu’à la dernière page, comprenez bien, ne le lâchez pas. J’ai tout aimé : l’histoire, le rythme, l’intrigue oh que oui l’intrigue…
Assurément un excellent thriller bien alambiqué vivement recommandé !

« Pour seul refuge » de Vincent Ortis

Éditions Pocket / Robert Laffont
Parution le 8/10/2020
361 pages
Sélection Prix des nouvelles voix du polar 2021

Dès le début, on sent quelque chose qui couve. La mise en place est assez lente. Mais très vite au fur et à mesure de la lecture, on découvre la machination qui se prépare. Diabolique. Surprenante.
C’est dans un environnement assez hostile, glacial, que se déroule ce thriller. J’ai d’ailleurs été surprise un soir de lecture à aller chercher un polaire pour me couvrir, j’avais le sentiment d’être fouettée par ce vent froid.
Tout commence par une banale panne de voiture. Le juge McCarthy, sur la route pour rejoindre son fils Ben, se voit contraint de s’arrêter sur le bas-côté. Arrive alors Ted, qui s’empresse de lui proposer son aide. Sans autre option, McCarthy accepte et monte à bord du véhicule.
Sous couvert de la neige dense et intense, Ted l’emmène avec lui, direction sa cabane perdue en plein coeur des montagnes.
McCarthy est bien loin d’imaginer ce qui l’attend. Ted refuse de le laisser partir… Et progressivement le voile se lève sur sa personnalité… et encore… on est bien loin du compte…
Il finit par découvrir qu’il n’est pas le seul prisonnier de cet abri et qu’un plan a été diaboliquement pensé par Ted. Le périple qui les attend vous glacera et vous scotchera jusqu’à la fin aux pages de ce livre bluffant.
« Car si monsieur le juge est le trajet dans sa tête, c’est la crapule qui a les caches des étapes dans la sienne. Vous aurez besoin l’un de l’autre : c’est pour ça que je ne vous donne pas de cartes, monsieur le juge. Il serait capable de vous tuer pour vous les prendre. »

Ce fut pour ma part une incroyable découverte, merci à Vincent Ortis, qui mérite très bien sa place parmi la sélection du prix des nouvelles voix du polar 2021. J’espère bien vous lire à nouveau Mr Ortis 😉. Et merci aux Editions Pocket de me donner l’occasion de vivre cette belle aventure littéraire.

« Inexorable » de Claire Favan

Éditions Pocket / Robert Laffont
Parution le 11/10/2018
380 pages

Imaginez un court instant qu’un enfant de 4 ans assiste à l’arrestation plus que musclée de son père Victor, sous ses yeux et ceux de sa mère. Qu’a-t-il donc pu faire pour être ainsi interpelé ? Une trahison, de mauvaises fréquentations pour l’argent facile… Il finit en prison.
Cette scène aura des impacts irréversibles sur la vie de Milo. A partir de cette nuit, il ne sera plus jamais le même. Ce petit garçon brillant et à l’avenir prometteur n’est plus. Ce n’est que le début. Le pire reste à venir.
Alexandra et Milo se retrouvent donc seuls face à cette situation incompréhensible pour eux. Perturbé par ces événements, Milo perd tout repère et ne contrôle plus ni ses émotions ni ses réactions. Plongé dans la colère et la haine, à la moindre étincelle, il s’emporte. Sauf que, contrairement aux apparences, il n’est pas toujours responsable des faits qui lui sont reprochés. Son comportement incontrôlable va rapidement servir ses petits camarades, il deviendra très vite le coupable idéal tout désigné.
Alexandra, elle, se démène pour tout gérer seule. Les frasques de son fils, la découverte de la vie cachée et sombre de son mari, le tout combiné au quotidien. Elle a beaucoup de mal et c’est toujours la boule au ventre qu’elle répond présente aux rappels à l’ordre  incessants de l’école. Elle ne sait plus comment faire… Ne sachant pas encore qu’il ne s’agit là que de la porte d’entrée vers la descente aux enfers.
Quand Victor finit par sortir, Milo est ravi de revoir son père et paraît retrouver un semblant d’équilibre. Ce qui n’est pas le cas d’Alexandra. Le temps passe, père et fils se rangent. Mais pas pour longtemps…
Mis au pied du mur, son passé rattrape Victor, une dette, retour au business obscur. De courte durée. Retour en prison.
Alexandra ne veut plus entendre parler de lui. Et puis un nouveau drame survient et Milo replonge. Au fond du gouffre…
Mais jamais ô grand jamais sa mère ne le lâchera, toujours à ses côtés, en toutes circonstances, quoiqu’il en coûte et quoiqu’il arrive… Elle est prête à tout pour lui. Le meilleur comme le pire… A vous de le découvrir !

Préparez-vous ! L’ouvrir c’est ne plus pouvoir le refermer. Un tourbillon addictif infernal où se mêlent solitude, perte de repères, impuissance, amour maternel, mais aussi meurtres, enquête, coupables et innocents. La lutte acharnée d’une mère, pour son enfant différent… Ce livre est un piège tentaculaire qui m’a enserrée jusqu’à l’insomnie, j’étais comme sous caféine ! Hallucinant ! Je pensais avoir trouvé la machination, et bien non car Claire Favan m’a assené un sacré coup de maître ! Cette lecture fut un énorme coup de coeur.

PS : Très chère Claire, merci pour cet incroyable moment de lecture et bravo pour  l’image d’Olivier Norek en fée 😆. Bien gravée dans ma mémoire 😁

« Ma soeur, serial killeuse » d’Oyinkan Braithwaite

Editions Delcourt – La Croisée
Parution le 13/02/2019
235 pages

Ayoola se débarrasse de ses conquêtes les une après les autres. Korede vient à son secours et nettoie, que dis-je, décape les scènes de crimes que sa soeur laisse derrière elle. Un duo hors du commun.
« Ayoola m’appelle et prononce ces mots que j’avais espéré ne jamais plus entendre : Korede, je l’ai tué ».

Korede est infirmière dans un hôpital du Nigeria. De par son métier, son travail occupe beaucoup sa vie. Célibataire, elle a flashé sur Tade, médecin du même établissement. Korede l’aime secrètement, Ayoola ouvertement, ce qui finit par agacer fortement Korede.
Ayoola est la plus belle des deux. Uniquement de l’extérieur. Son charme envoûte les hommes et les attire telle une sirène des mers, mais en eaux troubles. Ses relations ne durent jamais très longtemps et se terminent toujours par une fin tragique récurrente.
« Je me demande où elle cache le couteau. Je ne le vois jamais, sauf quand j’ai aussi l’occasion de contempler un corps qui se vide de son sang à mes pieds… ».

Elles vivent toutes les deux avec leur mère et la « petite bonne ». Leur complicité est infaillible. Korede se sent responsable de sa soeur et au moindre de ses appels, elle accourt. Mais quand le poids de la conscience devient trop lourd à portée, Korede se confie à un patient plongé dans le coma. Elle lui parle, elle lui raconte, elle se confesse à lui… Mais jusqu’à quand ? Pourquoi Ayoola a-t-elle ce comportement ? Quand vous découvrirez son passé et l’histoire du père, vous comprendrez… Mais… Je vous laisse plonger dans cette lecture…

Ce roman m’a littéralement envoûtée. Comment s’attacher à de telles personnages ? Il est très addictif, dès qu’on l’ouvre, on ne peut plus le lâcher. Il a tout d’un grand, d’un best seller. J’ai hâte de découvrir son adaptation cinématographique… Bravo à Oyinkan Braithwaite et un immense merci aux Éditions Delcourt – La Croisée pour ce coup de foudre !

« Notre part de cruauté » de Araminta Hall

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Éditions Préludes
Parution le 4/09/2019
Rentrée littéraire 2019
Sélection Prix des Lectrices Elle 2020

C’est du fond de sa cellule que Mike raconte son histoire. Celle de son enfance difficile et ballottée, celle de leur rencontre, Verity et lui.
Le sachant là où il est, on se doute d’ores et déjà de ce qui nous attend. Sans trop en savoir.

Au fil des pages, on découvre la personnalité de ces deux êtres. Mike est un enfant à qui l’amour maternel a fait défaut. Né d’une mère alcoolique, dont la violence a rythmé son enfance, il a fini par être placé dans un foyer au début de son adolescence. Au caractère très perturbé, passant d’école en école, il a fini en famille d’accueil, où il a enfin trouvé un certain équilibre et de l’affection auprès de Barry et Elaine, qui seront toujours là pour lui. Malgré ce parcours chaotique, il a réussi dans sa vie, brillant élève de l’université de Bristol, il deviendra trader.

Et un jour, il fait la connaissance de Verity. Celle pour qui il sera prêt à tout, celle à qui il donnera tout pourvu qu’elle soit heureuse. Jusqu’à jouer un rôle dans un jeu, auquel il ne sait pas encore combien il sera impliqué…
Alors que sa carrière l’appelle ailleurs, Mike décide de partir, espérant trouvant une richesse plus conséquente et lui permettant de bâtir une vie encore meilleure aux côtés de Verity. Mais à son retour, il n’en est rien. Verity a changé de vie, elle va se marier. Mais Mike, niant la réalité, se persuade que cela fait partie de leur Jeu, malsain et tordu, auquel ils ont toujours joué ensemble.
« Je savais que ce n’était pas pour de vrai, que cela faisait partie du Jeu, et j’étais décidé à en profiter. »

Toujours fou amoureux de Verity, Mike ne peut s’en détacher et en aucun cas admettre ce qui lui arrive. Il tombe alors dans une spirale infernale dans laquelle il sera son propre prisonnier.
« Je ne suis pas ta mère, Mike. Je ne t’ai pas abandonné. »

Araminta Hall nous offre ici un thriller psychologique prenant. Même s’il n’y a pas énormément d’action, j’ai été captivée par cette histoire. J’ai apprécié son côté psychologique prédominant, sa facilité de lecture, son rythme. On est effectivement dans le domaine des  thrillers dits domestiques, qu’on peut déjà connaître ou avoir lu. Pour ma part, j’ai apprécié cette découverte de ce premier roman de l’auteure publié en France. Un page turner efficace…

« Il n’existe pas de geste plus grandiose que celui de tuer par amour. »

« Mon territoire » de Tess Sharpe

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Éditions Sonatine
Parution le 29/08/2019
Rentrée littéraire 2019
Sélection Prix des Lectrices Elle 2020

Harley. Ah Harley ! A elle seule bien des personnages. Cette fille, aux multiples facettes est absolument incroyable. Elle est le feu et la glace, mi ange mi démon… Elle est bien la fille de ses parents : 50% de sa mère 50% de son père.
Cette véritable justicière a été élevée à la dure par son père Duke, fameux trafiquant de drogue. Duke est gravement malade mais nul ne le sait encore. Pour les autres, il est parti au Mexique pour affaire. Tous ignorent son état de santé critique qui compte ses derniers jours. Et c’est de son lit d’hôpital que Duke décide de lancer la passation de son entreprise à sa fille Harley, tout cela, en secret des collaborateurs ignorant ce qui se trame.
D’ailleurs Harley a quelques difficultés pour se faire respecter de son équipe. Voilà pour son côté  sombre… sans oublier la quête et la vengeance de leur ennemi depuis toujours, celui qui a ôté la vie de sa mère… Mais Harley a toujours un plan, dans sa tête déjà formatée.
« Parfois, les maisons explosent. Parfois, les mamans meurent. Parfois les papas sont des créatures qui ne devraient pas vivre dans la même peau que l’homme qui vous borde le soir. »

Et puis Harley c’est aussi celle qui est prête à voler au secours des femmes et enfants meurtris, maltraités par les hommes.
« J’ai eu le dessus sur lui parce qu’il n’y a pas un mec qui va me menacer de me violer, moi ou une autre femme, et s’en sortir indemne. »

Quel que soit le châtiment à leur infliger, elle ne reculera devant rien ni personne. Ne pas oublier qu’elle est la fille de Duke. Que tout le monde respecte. Une fois ces victimes libérées des griffes de leurs tortionnaires, Harley les accompagne pour les placer dans une maison qui saura les aider. Mo et elle en sont les responsables.
« Mo connaît chaque histoire, chaque détail, chaque ecchymose et chaque os brisé sur le corps de chaque femme qui a un jour habité là. Je réalise que je n’ai fait qu’effleurer la surface. Du mal dans ce monde. Du bien. Mais Mo est la femme qui m’apprend qui je dois être pour guider. »

Harley a été élevée aux côtés de Will, un peu comme un frère, toujours là l’un pour l’autre. Mais cette relation va prendre une toute autre tournure et évoluer dans un sens dont tous deux perdront le contrôle.
Harley sera-t-elle capable de prendre le relai ? Pourra-t-elle mener à bien sa mission et atteindre son objectif ? Et à quel prix ?

Ce livre raconte une épopée. Harley me fait penser à un diamant brut, qui au fil de sa vie est taillé avec une fine précision par l’éducation hors normes de son père, à chaque leçon une entaille. J’aime son courage, sa ténacité, ce quelque chose qui fait d’elle cette  fille qu’on n’a plus envie de quitter. Elle pourrait aisément être l’héroïne d’une adaptation cinématographique, ce roman ferait un formidable scénario. La défense de son territoire, la protection des siens et de bien d’autres, sont ses chevaux de bataille que Tess Sharpe orchestre à un rythme fougueux dans cette histoire au suspense haletant. A lire sans hésitation.
« Je me sens plus calme sous les ombres en forme d’aiguilles qui apaisent ma peau, me rappelant ma forêt, mon territoire. »

« Toute la vérité » de Karen Cleveland

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Éditions Pocket – Robert Laffont
Parution le 10/01/2019

Sélection Prix des nouvelles voix du polar 2019

Imaginez-vous vivre avec un homme, pendant des années, avoir bâti votre vie et conçu quatre enfants, sur un socle de sable mouvant, illustrant une décennie de mensonges ?
Voilà ce que Vivian a vécu et découvert aux côtés de Matt, son mari.
Analyste à la CIA et travaillant sur une affaire du département Russie, Vivian est très prise par son travail et n’arrive pas à s’accorder autant de temps qu’elle le souhaiterait pour ses enfants ; Matt prend donc le relai. Leur vie se passe bien jusqu’au jour où elle tombe un nez à nez avec la photo de Matt, figurant parmi des agents étrangers dormants, dans un dossier sensible.
Comment est-ce possible ? Des milliers de questions tournent dans sa tête… Elle ne peut pas y croire. Depuis tout ce temps. Comment a-t-il pu agir ainsi ? Mentir ? A tous ?
Ne pouvant plus cacher sa découverte, elle se lance et le questionne… Il ne niera pas les faits qui lui sont reprochés.
De révélation en révélation, Matt lèvera le voile dissimulant son passé et ses activités secrètes.
« Je me force à le regarder, mon mari, l’homme que je connais si bien. Mais je ne vois qu’un inconnu. »

Elle se rend compte que tout a été savamment préparé, calculé… La situation est très difficile pour Vivian surtout lorsque la pression, exercée sur elle, prend de plus en plus d’ampleur… jusqu’aux menaces sur sa famille… Ce chantage devient invivable. Matt reste à ses côtes, son soutien… mais jusqu’à quel point ? Est-il vraiment là, avec et pour elle ?
« Tout était intentionnel, planifié. Cela n’avait rien d’un heureux hasard. J’étais sa cible depuis le début. »

Le chamboulement est considérable, autant pour la vie privée que professionnelle, avec des conséquences qui peuvent être redoutables…
« J’aimerais que rien de tout ceci ne soit arrivé. J’aimerais pouvoir tout faire disparaître. »

Et bam ! En pleine tête ! Sonnée par ce premier thriller de Karen Cleveland… Absolument bluffant. Je n’ai pas pu freiner ma lecture. Sa construction et son rythme ont eu raison de moi. Emprisonnée…. jusqu’au dernier mot. Un uppercut. Karen, j’attends le deuxième round avec impatience.
An amazing book, Karen ! I hope you are writting the rest of this story… Cross the fingers. Thank you so much for this wonderful reading moment. To be continued, right ?!?