« Les enfants endormis » de Anthony Passeron

Editions Globe
Parution le 25/08/2022
273 pages
Note : 10/10

Très cher Anthony,
Par où commencer, il y a tant à dire sur cet époustouflant et gigantesque livre. Face à cette multitude de choses que j’ai en moi, comme il m’est difficile de trouver les mots pour décrire mon émoi.
Votre histoire m’a beaucoup touchée. Ces années là sont celles de ma jeunesse, celles où du haut de ma dizaine d’années aux portes de l’adolescence, j’entendais l’annonce de cette maladie à la télé : le Sida.
Et comme on est bien loin d’imaginer le chemin scientifique parcouru. Je suis très admirative de toute cette partie dédiée à la recherche et aux différentes phases traversées. Au-delà du fait que cette maladie soit horrible, c’est aussi tout ce qu’elle a  engendré autour d’elle : les préjugés, les étiquettes… J’y trouve un certain écho avec la pandémie du covid… Tant de choses gravitent autour, capables du meilleur comme du pire… J’ai beaucoup appris, grâce à vous, dans ce domaine qui n’est pas le mien.
Et puis, il y a eux, vos personnages qui sont des vôtres… auxquels on s’identifie. Ce sont des gens comme nous, à la même époque. Certains de vos souvenirs ont fait ressurgir les miens. Comme la magie d’un super 8 qui redonne vie à ceux qui ne sont plus là.
« Les familles de mon père et de ma mère sont exceptionnellement réunies sur une pellicule emballée dans du papier Kodak jaune sur lequel on a inscrit à la main « baptême jumeaux ». »
Comme il a du être dur d’évoquer ce passé, de faire remonter à la surface des mémoires cette série de drames, ces épisodes tragiques.
Dans votre écriture, j’ai tout aimé : des chapitres courts mais très intenses, la facilité avec laquelle vous vous mettez à portée de tous, la triste progression des vies puis de la maladie, qui vont crescendo…
« Ces enfants endormis avaient les yeux révulsés, une manche relevée, une seringue plantée au creux du bras. »
Vous avez l’art et la manière de décrire ces destins, leur transformation, la drogue qui s’installe, le Sida qui apparaît et puis tout le reste, l’innommable … Mal-être, apparences, ambitions, envie de liberté, famille, souffrances, deuils, perdition… Autant de thèmes poignants qui m’ont piégée.
J’ai souri parfois et j’ai pleuré, souvent. Curieuse et sensible, ce fut un excellent moment littéraire très intense et inoubliable, grâce à vous Anthony Passeron, à Marie-Laure  Pascaud et aux Editions Globe. Un grand merci à tous pour ce beau cadeau (sans oublier votre délicate dédicace 😉).
J’ai l’immense plaisir de vous décerner mon prix d’honneur et de coeur à votre prodigieux chef d’oeuvre.
Au plaisir de vous rencontrer… Et de vous lire à nouveau…

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